Les marchés européens voient rouge en attendant la Fed
Londres a reflué de 2,11%, Francfort de 1,57% et Paris de 1,55%. Madrid a également nettement reculé de 1,87% et Milan de 1,49%.
"C’est une séance de consolidation, qui était plutôt attendue lundi mais qui ne s’était pas vraiment réalisée. Aujourd’hui le marché accentue un peu plus les prises de bénéfices", analyse auprès de l’AFP Mikael Jacoby, responsable du courtage Europe continentale chez Oddo Securities. Les marchés marquent le pas après les fortes hausses la semaine passée, marquée par les annonces de la Banque centrale européenne d’augmenter et d’étendre son programme de soutien à l’économie.
"Le marché digère les informations sur les injections de capitaux, qui sont actées au niveau des évolutions boursières, et attend la suite pour les effets sur l’économie réelle", estime M. Jacoby, notant également que "les mouvements sur les marchés européens sont extrêmement liés" en ce moment.
Les marchés "attendent ce qui va se passer du côté de la F
ed", observe l’expert.
FED superstar
La FED se réunit mardi et mercredi, pour la première fois depuis la levée des mesures de confinement aux Etats-Unis. Elle devrait de nouveau insister sur les risques de la pandémie pour l’économie. Mais sa réaction aux chiffres, meilleurs qu’anticipés, de l’emploi américain sera scrutée : le taux de chômage est retombé à 13,3% quand les analystes le voyaient grimper à près de 20%. "Si jamais le marché de l’emploi se rétablit rapidement, la Fed pourra difficilement justifier la mise en place de nouvelles mesures de soutien, mais pourrait aussi ralentir le rythme de ses injections hebdomadaires de liquidités", a estimé Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC. Il est "peut-être dans l’intérêt de la Fed de calmer l’euphorie boursière à court terme", a-t-il jugé.
Une crise sans précédent
Les indicateurs macro-économiques ont continué de montrer l’ampleur de la crise : le produit intérieur brut de la zone euro a reculé de 3,6% au premier trimestre. Même si le repli est légèrement moindre que les -3,8% initialement annoncés, il s’agit de la baisse la plus importante depuis la création de la monnaie unique en 1999. Les marchés "ont ignoré les indicateurs économiques publiés récemment car ils étaient concentrés sur la réouverture des économies mais il semble qu’ils soient maintenant confrontés à la dure réalité de la situation", appuie de son côté David Madden analyste de CMCMarkets UK. Sur le marché de la dette, les rendements des obligations souveraines allemandes et françaises ont très légèrement reculé alors que les taux italiens et espagnols sont remontés de manière un peu plus sensible.
Les valeurs bancaires ontété à la traîne : à Paris Société générale a chuté de 7,40% à 16,47 euros euros, suivie par le Crédit agricole qui a perdu 6,34% à 8,69 euros. Outre-manche, Barclays a dévissé de 4,95% à 125,28 pence, Royal Bank of Scotland de 6,41% à 131,35 pence et HSBC de 3,64% à 405,45 pence.
Le secteur aéronautique a aussi beaucoup souffert, alors que l’Association internationale du transport aérien a estimé mardi que les compagnies aériennes pourraient subir plus de 84 milliards de dollars de pertes nettes lors de leur exercice 2020.
Airbus a lâché 7,62% à 75,67 euros, tout en bas du CAC 40, alors qu’Air France-KLM a dégringolé de 8,34% à 5,54 euros. Le gouvernement français a dévoilé mardi matin son plan de soutien à la filière aéronautique, d’un montant de 15 milliards d’euros.
L’automobile a reculé à l’image de Volkswagen qui cède 1,98% à 145,56 euros alors que son patron Herbert Diess abandonne la présidence de la marque phare VW. En France, Peugeot a perdu 5,21% à 14,75 euros et Renault 3,24% à 25,50 euros.
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